Quête de Soi et Résistance : Une Lecture Marxiste de Photo de Groupe Au Bord du Fleuve d’Emmanuel Dongala

Abstract

La société africaine s’inscrit dans un système socio-économique marqué par des inégalités de genre et de classe, reflétant, en général, les dynamiques oppressives des sociétés postcoloniales. La littérature africaine postcoloniale interroge les mécanismes par lesquels l’exploitation des classes populaires, notamment des femmes, est maintenue et les voies possibles de résistance. En quoi la solidarité et la prise de conscience collective permettent-elles de défier les structures de domination capitalistes et patriarcales ? Le présent article explore Photo de groupe au bord du fleuve d’Emmanuel Dongala, un roman qui met en scène la révolte de femmes africaines confrontées à l’exploitation économique et à l’injustice sociale. L’objectif principal est de démontrer comment Dongala illustre la lutte des classes et l’émancipation féminine à travers une révolte collective, tout en soulignant les limites et les défis de telles résistances dans des contextes dominés par des élites politiques et économiques corrompues. La méthodologie repose sur une lecture qualitative de corpus soutenue par une approche théorique marxiste, enrichie par l’analyse des rapports de pouvoir, des structures de classe et de la formation d’une conscience collective chez les femmes casseuses de pierres. Les résultats montrent que, bien que la lutte des femmes débouche sur des gains symboliques, elle met également en évidence les tensions et les obstacles structurels à une transformation sociale durable. Enfin, il est recommandé de valoriser la solidarité et l’éducation collective comme outils essentiels pour surmonter les oppressions systémiques, tout en promouvant une révision critique des institutions économiques et politiques où se perpétuent ces inégalités.